Crédit : Thomas Portier & Manon Riet.

J’aurai dû saler la terre, installation in situ, drapeau blanc, texte, 2019.

Réalisé insitu et pensé en rapport au parc du château de Bosmelet, l’installation J’aurai dû saler la terre met en rapport un drapeau blanc hissé au milieu d’une zone laissée en friche et un court texte écrit lors de la résidence.

Cette installation prend comme racine le travail de Gilles Clément, philosophe ayant théorisé et développé la notion de tierspaysage. Ce tiers-paysage englobe tous les délaissés, friches et terrains vagues dans lesquels la nature peut reprendre ses droits sans subir la main de l’homme. Le texte accompagnant le drapeau est la confession d’un hypothétique jardinier, ayant rendu les armes face à une nature ne se laissant pas faire. L’objet du drapeau blanc, signifiant ce renoncement devient donc ici un double symbole, celui de la défaite jardinier et celui de la victoire de la nature. Dans cette ambiguité, ce drapeau devient, en quelque sorte, le drapeau du tiers-paysage, un territoire qui se passe de la main du jardinier sans pour autant mal s’en tirer.